Le cheval
Claude Simon

postface de Mireille Calle-Gruber


Couv_cheval
couverture dessinée par Pauline Nunez


– Qu’est-ce que tu préférerais, dit-il : mourir de faim ou mourir de cafard ?
– Mourir d’amour, dis-je.
– Déjà vu mourir quelqu’un comme ça ?
– Non, dis-je. Si, dans les livres : Tristan.
– Ce n’est pas d’amour qu’il est mort, c’est de ne pas pouvoir le faire. Et puis ne me parle pas de ce sale cochon de Nazi.
– Il y en a qui en meurent, dis-je.
– Du Nazisme ?
– Du Nazisme bien sûr, dis-je. Mais je parlais de l’amour.
– Ah ! dit-il. Qui ça ?
– Les vérolés.
– Tu en es sûr ? dit-il. Tu en as vu ?
– Non, dis-je. Mais je l’ai lu.
– De combien de choses es-tu sûr que tu n’aies pas lues ?
– D’être vivant.


Publié dans Les lettres nouvelles, en février et mars 1958, et jamais réédité depuis, Le cheval est le premier jalon de l’histoire du cavalier-brigadier rescapé des Flandres durant la débâcle de quarante que Claude Simon n’a eu de cesse ensuite de recomposer, à commencer par La route des Flandres, qui paraît deux ans plus tard.
II serait pourtant bien réducteur de considérer Le cheval comme un simple brouillon du roman à venir. Ce “pur cristal taillé, facetté avec art”, comme l’écrit Mireille Calle-Gruber dans sa postface, est un récit singulier et autonome, qui éclaire magistralement l’œuvre de Claude Simon, couronnée en 1985 par le prix Nobel de littérature.


Couv_cheval
14 euros TTC
Parution : novembre 2015

ISBN : 978-2-916130-79-8
collection Micheline
Ouvrage publié avec le soutien du Conseil régional de Bourgogne



continuer vos achats sur la boutique en ligne

Feuilletez les premières pages en cliquant ici


“Le tissage des thèmes est resserré sur une péripétie fictionnelle de 48 heures – durée tragique pendant laquelle il ne se passe rien. Rien et tout. Rien : l’arrivée d’un régiment en cantonnement dans un village du nord de la France près du front ; la misère des paysans ; l’apparition d’un personnage féminin et l’écho d’un vaudeville campagnard avec adultère, cocufiage, inceste et vendetta ; la mort d’un cheval, veillé et enterré ; le départ du régiment. Tout : la mort alentour du paysage et des personnages à vau l’eau ; l’agonie humaine du cheval et du camarade juif ; la tragédie “atridesque” des déchirements de famille, de classe, de race ; la prise de conscience cynique des frustrations d’une jeunesse sacrifiée, n’ayant plus foi ni idéal, son massacre annoncé dans une guerre absurde, invisible, désespérée. Déréliction et apocalypse.”
Mireille Calle-Gruber



Haut de page





L'auteur : Claude Simon

Retour aux nouveautés
Retour au catalogue

Acheter le livre
Adhérer à l'association