- Alain Le Foll -
© Droits réservés
Alain Le Foll (1934-1981) est né en Bretagne, terre d’origine de toute sa famille. Enfant, il a dévoré les albums de Benjamin Rabier, dessine tout le temps et, à quinze ans, impose à ses parents sa décision d’interrompre sa scolarité pour se consacrer à l’art. Face à une mère institutrice qui s’était chargée de l’instruction de son époux cheminot, l’adolescent a dû faire preuve d’une certaine opiniâtreté. Il suit des cours du soir et tente, avec une dérogation compte tenu de son jeune âge, le concours d’entrée à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, à Paris. Il échoue. En 1958, il trouve son premier emploi de graphiste dans une agence de publicité, puis commence à être sollicité par la presse.
En ce début des années soixante, âge d’or de l’illustration, la carrière de Le Foll prend son envol. Ses domaines d’activité et sa capacité de travail impressionnent : outre ses travaux pour la publicité et la presse tant française qu’étrangère, il conçoit des couvertures de livres et des albums pour enfant, des vitrines de grands magasins, des décors de porcelaine, des papiers peints, des motifs textiles, des affiches de films… Son style allie la rigueur du graphisme suisse héritier du Bauhaus à la verve psychédélique et colorée des New-Yorkais du Push Pin Studio. Nombreux sont ceux qui se rappellent, sans connaître parfois le nom de leur auteur, ses images de fleurs géantes et fabuleuses pour les campagnes publicitaires des tricots Rodier et de l’eau d’Évian, ou celle de la geisha plongée dans un bain moussant turquoise pour Obao. Au sein de l’agence créée par Robert Delpire, il renouvelle les codes de la communication visuelle institutionnelle, comme lorsqu’il reprend, non sans humour, l’esprit des images d’Épinal pour célébrer les vingt ans de la 2 CV, voiture emblématique de Citroën.
Au terme de cette décennie intense, il décide de se recentrer sur son œuvre personnel, constitué essentiellement de lithographies et d’œuvres sur papier où se mêlent le pastel, les crayons de couleur et l’encre de Chine. Le dessin est un outil de connaissance et celui de Le Foll, qui vouait un culte à Dürer, Ingres et Hokusai, circonscrit un monde à la fois familier et inquiétant, inspiré de voyages réels ou rêvés. Lui qui se montre si sensible à l’observation du caractère humain dans ses illustrations, réinvente des paysages vierges de toute empreinte, témoins de temps immémoriaux ou d’un futur où l’homme n’a plus sa place. Poursuivant son exploration, il a retourné son regard vers l’intérieur du corps qu’il a exploré comme une terre inconnue. Ce qu’il y a vu ce sont des organismes en perpétuelle métamorphose, dont la vie, même réduite ou invisible à l’œil nu, s’affirme face au désert des paysages extérieurs.
(Extrait de la biographie écrite par Joséphine Le Foll pour La rose et l’anneau)
© ayants droit Alain Le Foll
Haut de page
La rose et l’anneau
L’auteur : William Thackeray
Le traducteur : Jean Queval
Retour au catalogue
Acheter le livre
Adhérer à l'association